A.Aleya

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Black est la couleur - II - Des bribes

 

Introduction:  2018

Sirius Black reprend conscience dans un hôpital. 

Plongé dans le coma depuis longtemps, il a été sauvé par les urgentistes moldus. Une fois réveillé, il retrouve peu à peu la mémoire. Il comprend que du temps s'est écoulé mais  qu'il a très peu vieilli. Les autorités ont établi qu’il s’appelait Stubby Boardmann. Il ne comprend plus ce qu'il lui arrive et  décide de partir à la recherche les personnes qu’il a connues. Il comprend vite que les choses ne sont pas ce qu’elles sont ... 

 

 

 

 

 

 

Phase 3 : Des souvenirs, des bribes ou des illusions ? mais quelle vie est donc la mienne ?

 

 

–  Une image vint à l’esprit de Sirius. Un souvenir ? 

 

  

" C'était un soir comme un autre à Poudlard. Les élèves se concentraient sur leurs révisions, leurs devoirs, leurs livres ou bien faisaient semblant tout en échangeant des potins avec leurs voisins. D'ordinaire, la salle commune de Gryffondor se montrait assez bruyante. Mais à l'approche des examens, le silence se faisait, laissant planer sa grande cape au-dessus des têtes avides d'en apprendre le plus possible avant les épreuves. Irréel ou presque, le calme régnait en maître quasi absolu.
 
Sirius baillait de façon outrée, allongé nonchalamment près de la cheminée gigantesque surmontée de deux griffons qui chauffait la pièce ; il avait étendu ses longues jambes et était appuyé sur son coude. Il regardait en coin des camarades qui ne prêtaient pas attention à lui. L'une d'entre elles était une jeune fille était rousse et élancée, le visage rieur quoique sérieux ce soir-là. Parfois, elle échangeait des commentaires à voix basse, beaucoup trop basse pour que Sirius pût les entendre, avec une autre fille. Il aurait aimé lancer un sort afin de percer à jour leur conversation mais il avait laissé sa baguette dans le dortoir et se sentait trop fainéant pour retourner la chercher à l'instant."
 
 

 

 

Soudain une autre image vint se superposer à la première dans l'esprit de Sirius. Il tenta de se concentrer.... Un autre souvenir ? Encore ? Tout se brouilla : 

 

 

 Poudlard encore 

 

" Ce soir, la salle commune était vide. Les élèves étaient peu à peu partis se coucher. Mais Sirius n’avait pas sommeil. Il trouvait dérangeante la lune trop brillante qui éclairait le château et les pelouses de Poudlard. Il aurait aimé sortir, aller fureter au dehors malgré le temps froid. Pourtant, sans ses acolytes, il n’avait pas envie de s’aventurer en solo.

 

Alors, il restait là, près de la haute fenêtre dans la tour de Gryffondor, tâchant de s’abîmer dans la contemplation d’un paysage qu’il affectionnait.

 

Il aurait profité pleinement du moment s’il avait été réellement tranquille. Or, il ne pouvait s’empêcher de sentir derrière lui une présence étrangère.

 

Car il n’était pas seul.

 

Une élève était encore présente, grattant sa plume contre le parchemin, feuilletant son lourd grimoire près de l’âtre.

 

Sirius jeta un coup d’oeil à la jeune fille qui ne paraissait pas vouloir aller dormir – « et me ficher la paix », pensait-il aigrement.

 

 

Il la connaissait, même s’il ne lui avait jamais vraiment adressé la parole hors des politesses de circonstances. C’était une fille très brune, ronde, aux formes déjà affirmées pour son jeune âge. Elle portait une paire de lunettes à la grosse monture de plastique carrée qui lui donnait un air sévère. Sa peau était plus mate que celle des autres élèves. Ses cheveux foncés étaient relevés en une longue queue de cheval. Élève sans problèmes, plutôt studieuse sans être excellente, elle ne faisait pas de vagues depuis son arrivée l’an dernier à Poudlard.

 

En l’entendant fermer son livre d’un coup sec, Sirius se retourna pour de bon. La fille releva la tête. Il croisa son regard d’un marron doré derrière les verres des lunettes.

 

– Tu vas t’user les yeux à force de lire tout ça, ne put-il s’empêcher de lancer, moqueur.

 

– Au moins je n’aurais pas le cerveau aussi vide que le tien... à force de glander, répliqua-t’elle sans sourciller.

 

Sirius ne s’attendait pas à sa repartie. Il sourit malgré lui et se leva.

 

En s’approchant de la cheminée, il constata que la jeune fille avait rassemblé ses affaires.

 

– T’as fini ? Tu vas dormir ?

 

Sans se lever, elle braqua les yeux sur lui.

 

– Pourquoi, j’ te gêne?

 

Dans sa tête, il chercha un instant le prénom de la brunette. Kemmy Dale. Il s’avança un peu plus vers elle.

 – Nan, fit-il en laissant traîner sa voix. Pourquoi tu crois ça ? Et il se détourna, les mains dans les poches, chantonnant « Rebel, rebel, you’ve torn your dress », chaloupant légèrement.

La voix un peu rauque de la jeune fille l’interrompit :

– Tiens, t’écoutes des chansons Moldues ? J’suis étonnée venant de toi, Black.

Sirius se figea. Il n’avait pas pensé que cela intéresserait quelqu’un dans la maison Griffondor. Il haussa les sourcils :

– Pourquoi ? Tu en es restée aux vieux tubes de Célestina Moldubec ?

Un rire spontané le surprit. Se moquait-elle de lui ?

– Non, ça ne risque pas... Je suis plutôt étonnée de t’entendre siffloter des chansons pop. Elle s’interrompit puis reprit : – J’ai été élevée par une famille Sang-Mêlé. Alors, les hits de RITM, je ne connais pas trop...

Sirius fronça les sourcils. Il se demandait où elle voulait en venir. Il avait noté au passage son accent légèrement trop chantant pour être purement britannique.

  Elle se leva, lissa sa robe d’uniforme et sans plus de façons, s’approcha de la grande fenêtre en ogive. Elle était de taille moyenne, plus ronde que la moyenne des adolescentes mais de façon harmonieuse. Il remarqua sa souplesse quand elle se déplaçait. La voyant fixer un point par la vitre froide, Sirius ne put s’empêcher de demander :

– Tu aimes la nuit ou juste la pleine lune ?

Un silence fit écho à ses paroles. Un peu énervé par ses manières, il se rapprocha d’elle.

– Hé, Dale, ça t’arrive de répondre quand on te parle ?

 

 La jeune fille fit à peine semblant de le regarder puis désigna quelque chose au dehors. Intrigué, Sirius se pencha par dessus son épaule. Il nota le parfum exotique qui se dégageait de sa queue de cheval.

Il se reprit et chercha des yeux ce que la fille regardait avec autant d’intensité :

– Qu’est-ce que c’est...?

Lui mettant une main sur le bras, elle lui intima le silence :

– Regarde bien. Là, dans ce rayon de lune. Tu ne vois pas un mouvement ?

Il faillit lui dire qu’elle avait des hallucinations quand soudain, il comprit où elle voulait en venir. Sur le parterre dégagé, en direction du Saule Cogneur, des silhouettes avançaient.

– Par les coui....

– Laisse donc les organes génitaux de Merlin tranquilles, coupa Kemmy. Et oui, il y a bien du mouvement dehors. Tu ne trouves pas ça bizarre ? La nuit ? Hors du château ?

Sirius faillit lâcher un nouveau juron puis pris d’une intuition, il se dirigea prestement vers l’escalier qui montait au dortoir des garçons.

– Où tu vas, Black ?

Cette Kemmy allait lui poser des problèmes. Il détestait devoir rendre des comptes à quelqu’un. Comme il haïssait en général toute forme d’entrave à sa liberté. Mais il devait se rendre à l’évidence : cette fille avait une idée derrière la tête et ne le lâcherait pas. Elle avait l’air déterminé. Il le lisait sur son visage. Un sentiment nouveau remua en lui. Cela l’amusait. Un peu d’aventure ? Pourquoi pas ! Cette fille ne paraissait pas le couver du regard comme les autres oies blanches qui lui glissaient des mots doux à répétition. C’était nouveau, c’était intéressant.

Il lâcha, l’air de rien :

– Je pensais aller jeter un coup d’oeil. Tu en es ?

Elle eut une petite moue puis remonta sa lourde monture en plastique sur son nez.

– Si tu connais un moyen de sortir sans se faire gauler...

Mais elle avait un air sceptique en disant cela. Sirius comprit qu’il devrait la convaincre. Même s’il allait révéler un secret qui ne lui appartenait pas tout à fait. Il hésita à peine. L’aventure l’attendait ! Qui pouvait résister à son appel ?

– Crois-moi, j’ai une solution. Je dois seulement aller la chercher...

– Ne te fiche pas de moi ! Si c’est encore l’un des tours pendables dont tu es coutumier, je t’avertis: laisse tomber ! 

Elle avait croisé les bras sous son ample poitrine, le dévisageant sans vergogne.

– Si tu as des vêtements chauds et surtout si tu es cap’ de venir, alors rendez-vous ici dans cinq minutes, Dale.

Sans sourciller, elle hocha la tête. 

 

 

  Le souvenir s’arrêta. Il se rappela pourtant que Kemmy et lui étaient devenus amis après leur sortie nocturne.

 

 

 


 

Tout s'emmêla à nouveau 

 

 

 

 Sirius commença à se poser des questions. 

 

 " Je ne sais pas si ces souvenirs sont réels. Il me semble souvent avoir mené plusieurs vies, avoir vécu de nombreuses existences. Une vie ne suffit pas pour dire ce que j'ai vu, entendu, ressenti. Qui j'ai aimé, qui j'ai haï. Parfois je revois Abby, parfois je suis aux côtés de la brune Kemmy. Qui est réelle ? laquelle ? Les deux ? Aucune ?  Je suis certain que l'histoire entre Abigail et moi a existé mais  ai-je raison ? 

Et soudain, j'entends une autre femme, sur un autre continent qui me dit « querido mio », elle me supplie de ne pas aller quelque part. Et elle n'est ni Abby Dittany ni Kemilla. Dale.

Est-ce un rêve ? Suis-je devenu fou ? Ai-je perdu totalement la mémoire ? Suis-je sujet à des hallucinations ? Les Moldus enferment ceux qu'ils jugent fous. Je ne supporterais jamais d'être enfermé à nouveau. Dans toutes mes vies, Azkaban, les Détraqueurs sont réels. C'est certain ! 

On ne peut pas vivre deux vies, quand même !

Et le pire, c’est que mes amis ne sont pas les mêmes ! Ni mes ennemis !  Quand je revois Abby, James est mon meilleur ami. C’est un allié fidèle et nous combattons Voldemort ensemble. Il tombe amoureux de Lily… Et… Oh, ma tête ! Ce n’est pas du tout ça ! Dans mon autre souvenir,  Lily et Severus se marient ! C’est Severus qui a toujours lutté contre le Mage noir et James qui a été le traître ! Mais je suis complètement fou !

 

 

 

 

 Un autre souvenir s'imposa. C'était à Poudlard à nouveau. Mais il n'y avait plus Kemmy : 

 

 

     Les nuages se dissipaient lentement. Déchirant leurs voiles bleus le long des flancs ronds de la lune pleine, ils laissèrent apparaître sa brillance drue. Sa clarté laiteuse surgit brutalement, donnant au paysage un aspect spectral. La Forêt Interdite se détachait, sombre haie noire sur les étendues qui bordaient le château de Poudlard. La jeune fille souffla sur sa longue frange ondulée et soupira. Un frisson la parcourut qu'elle ne put réprimer. Abigail Dittany  s'adossa au mur de pierre qui formait comme un siège dans un coin de la pièce. Une nouvelle fois, elle reprit son livre et se força à se concentrer sur l'histoire des magiciens célèbres. La salle commune de Gryffondor se vidait peu à peu de ses élèves tandis que l'heure passait. Il se faisait tard. Les uns baillaient, d'autres rejoignaient leurs dortoirs respectifs en se souhaitant une bonne nuit.
 
 
 

 

 

Sirius se prit la tête entre les mains. Il déraisonnait. 

 Il devait retrouver le fil  sinon, à quoi bon ?  Il pensa à nouveau à la proposition de la jeune femme, hum... Sherry ?  Shirley !

Il confondait tout.

Elle avait proposé de l'aider. Mais comment faire quand lui-même ne comprenait même pas ce qui se passait ? 

 

 



03/10/2017
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