A.Aleya

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Black est la couleur III - London calling

 

 

Introduction:  2018

Sirius Black reprend conscience dans un hôpital. 

Plongé dans le coma depuis longtemps, il a été sauvé par les urgentistes. Une fois réveillé, il retrouve peu à peu la mémoire. Il comprend que le temps a passé et qu'il a très peu vieilli.

Les autorités ont établi qu’il s’appelait Stubby Boardmann. Il décide de partir et de rechercher les personnes qu’il a connues mais il comprend vite que les choses ne sont pas ce qu’elles sont. Ses souvenirs sont faux. Est-il fou ? 

 


 

 

Phase 4 : London calling

 

Sirius était certain de ne pas avoir inventé tout cet univers : Poudlard, les élèves, la salle commune de Gryffondor. Cela avait existé. Mais le reste…

Avait-il réellement été en cours avec un jeune loup-garou ? Et ses amis… Où étaient-ils ? Qui étaient-ils ? James ? Remus ? Se méprenait-il ?

Sirius plongea la tête dans l’eau froide du lavabo. Il s’aspergea.

Il devait partir en quête. Il mélangeait tout. Ici, dans cette chambre qui n’était pas la sienne, dans cet hôtel où il avait trouvé refuge malgré l’insistance de Shirley pour qu’il reste chez elle.

Non. Il ne pouvait pas.

Il lui semblait avoir déjà connu cette situation : devoir se cacher. Mais le cours de sa vie lui échappait. Ses souvenirs étaient des miettes.

 

La veille, il était allé au Square Grimmaurd. Il avait retrouvé le chemin difficilement.  Mais devant les bâtiments, il avait dû se rendre à l’évidence : il n'existait pas de  n°12.
Il savait que les Moldus ne pouvaient pas voir cette habitation, celle de sa famille. Cela signifiait une chose : il  n’était plus un sorcier. Alors, avait-il encore une once de magie en lui? Il ne la sentait plus, en fait.

Depuis son réveil, il ne lui avait pas semblé être en mesure d’effectuer un quelconque sortilège. Même sans baguette, il aurait dû, pourtant. Il pensait que cette incapacité était due à son long sommeil – le coma. 

Mais il en doutait de plus en plus.

Oh, par Merlin ! Qu'était-il devenu ?  

 

 

Il se souvenait pourtant. 

 Quel âge avait-il ? 15, peut-être 16 ans. 

Les rues étaient pleines de soleil ce jour-là.  A portée de la  main. 
Au dehors.
Il les devinait alors qu'il était enfermé. Là. Au 12 Square Grimmaurd. Chez ses parents, les descendants de la noble et ancienne famille Black. Il s'était tant ennuyé, alors...

 

« Jamais il ne s'était amusé au 12 square Grimmaurd.

 Rire semblait indécent dans cette maison qui en devenait lugubre. Sa mère n'avait jamais réussi à décrocher ses posters et ses photos de ses murs ni à explorer son armoire dûment ensorcelée pour y trouver ses jeans et son blouson de cuir. Il ressentait un poids énorme. Il n'avait reçu aucun courrier, aucune nouvelle de l'extérieur.

 Sirius ferma les yeux. Son esprit s'envola. Si seulement il pouvait, lui aussi… Sortir d'ici, véritablement, échapper à toutes ces contraintes, pour de bon. Définitivement.

 Libre. Enfin. 

Mais, non, il était toujours ici, enfermé. Enfermé !

 Ces mots lui martelèrent la tête et lui rappelèrent autre chose. Il ne savait pas quoi. »

 

Sa jeunesse. C'est ainsi qu'il l'avait vécue. Il en était sûr !
Il le savait. Ce n’était pas une élucubration de son pauvre cerveau cabossé. Il avait bien vécu là.Il pensait se souvenir. Mais n'avait-il pas arrangé la réalité à sa façon ? 

 Un rêve d'été, un frisson d'hiver. Était-ce une illusion ? Un conte ?

 Tout ce dont il se souvenait, les sons au bord de son oreille, les sensations et le temps, qui passait, qui passait. 

 Arrêté en plein vol, le temps qui collait au sol, s'étirait. Il y avait une fois et puis une autre fois encore. Il avait vécu plusieurs vies en une seule.

 

 

  


 

« Woke up on a good day
And the world was wonderful

A midnight summer dream had me in its spell »

(Midnight summer dream - The Stranglers). 

 

 Il y avait autre chose, une autre sensation. Un autre souvenir. Il était plus âgé. 

 

« Froid. Terriblement froid. Au plus profond.
Et ce vide m'emportera. M'aspirera dans un tourbillon sans nom. 
Je resterai là. Ou ailleurs. Peu importe. Moi, ou ce que je serais devenu. Une enveloppe. 
Sans bouger, penser, lutter.
Sans pouvoir même agir. 
Juste assis. Là. Désorienté. Au bord de moi-même. Envahi par les dernières images.
C'est où, ici ?
C'est nu, c'est sombre. Sans vie. C'est un lieu pour périr. 
Le lieu résonnent des cris, des insultes, des appels à l'aide, des pleurs aussi ; et des cauchemars la nuit. Provenant des cellules voisines.
Azkaban . »

 

  Cette pensée. Ce souvenir. Ces images, ces émotions. Ces paroles, ces impressions. Comme un vide dans sa vie! Azkaban. La prison des sorciers.

 

Si tout cela était vrai, il y avait été enfermé. Mais pourquoi ? Combien de temps ?   Son instinct lui soufflait : « longtemps ». Comment s'en était-il sorti ? Quel âge avait-il quand cela lui était arrivé ? Il eut l'impression qu'il était très jeune encore. Mais tout demeurait flou.  Il lui manquait des parties. Trop d'éléments, trop de pièces au puzzle qu’était devenue sa mémoire. Il aurait aimé que cela finisse. Que sa vie ne soit pas disloquée. Mais c’était impossible. Au point où il en était, il ne pouvait qu’avancer, encore et encore, aller de l’avant ; tenter de découvrir les indices. Il n’allait pas reculer. Il ne le pouvait pas et d’ailleurs, il n’en avait pas envie.

 

Peu importe ce qu’il découvrait. Il ferait face.

 

 

 


 

 

 

 

« The only way for us to be alone
Into the Earth and in the stone

 When you wanna be on your own, is dream time

I am there in the rock

 From the start of the total clock

 All of my dreams can interlock, in dream time " -- The Stranglers - Dreamtime 

 

 

 

Glacé par le souvenir de la prison, de la mer démontée et des ombres envahissantes, il hésita à poursuivre sa chasse aux souvenirs. Allons, il y avait quelque chose, sous-jacent. Une autre pensée. D'autres paroles. D'autres sentiments. Tellement plus agréable, chaleureux.

 Il en sourit presque en les repassant dans sa mémoire. Cette fichue mémoire abîmée! 

 Une autre vie. La même. Il devait avoir 17 ou 18 ans. 

 

« Et soudain, en prononçant ces mots, il sentit en lui un charme opérer en lui ; la dernière barrière se brisait. Le cercle qui semblait le retenir prisonnier était à présent totalement évanoui. L'ultime limite vola en éclats. Sirius eut l'impression que son âme se fondait dans une sorte de magie dorée qui l'enveloppait. La Magie suprême.
Il  répéta lentement les mots qu'il savait à peine dire :

 Abigail, je t'aime.

  Dans l'instant qui suivit, il fut submergé par une tendresse si intense qu'il se crut victime d'un autre enchantement. Poignardé de douceur.

Devant la jeune fille qui frissonnait, les yeux encore cernés, il comprit que quelque chose se scellait entre eux. »

 

C'était elle. Abby. Où es-tu, Abigail ? Tu étais réelle ! Abigail, comment puis-je te retrouver ? Où es-tu ? Quelque part en ce monde ?

 Abby c’était bien son nom. Abigail Dittany. La petite sorcière douée de prémonitions. Elle était avec lui, en cours. Il l’avait aimée presque au premier regard. Mais ça lui avait pris des années pour se l’avouer. Et le lui dire, à elle. 

 Sirius se souvint alors que la tante d’Abigail, Nemesia Korax, l’avait souvent hébergé. Mais Nemesia était-elle encore en vie ? Pourquoi pas, enfin !

 Nemesia avait été une sorcière puissante et comme tous ceux qui usaient de cette magie, elle devait bénéficier d’une longévité hors du commun. 

 Après tout, Dumbledore était très âgé à sa mort…

 

 Sirius s’arrêta net dans sa réflexion. Soudain, il était perdu. Albus Dumbledore. Le vieux directeur sembla se dédoubler en deux entités distinctes. Oui, il pensait bien à deux Dumbledore, deux versions du radicalement opposées. Deux images se superposaient dans son esprit : l'une était celle d'un sorcier malin mais honnête, ouvert d’esprit, cachottier mais se positionnant en faveur Moldus. L'autre était plus sombre, celle d'un fourbe qui s'était très tôt rallié à la magie noire, un sorcier avide de pouvoir qui avait basculé dans l'outrage, qui avait trahi et causé bien des pertes. Il avait mené un double-jeu pendant très longtemps, ralliant des gens parmi ses propres élèves.

 

Mais lequel était le bon ? 

 

 

 

« To be there everyday

 Letting curiousity point the way

 Never felt I had a pleasant stay, in dream time

 The sites are there before the eyes

 History is crystallised

 Every place has got a special size, in dream time »

(Dreamtime - the Stranglers)

 

 

Dehors, le temps était frisquet. C’était parfait. Il avait sérieusement besoin de la fraîcheur pour se remettre les idées en place. Marcher dans les rues de Londres par une matinée d’un samedi d’automne. Il sourit en avançant au hasard, mes mains dans les poches. Tout à fait un titre de chanson. 

 « London calling to the faraway towns/Now war is declared and battle come down/London calling to the underworld/Come out of the cupboard, you boys and girls », chantonna-t’il, puis surpris par ce souvenir, il s’arrêta. Les deux visions  continuaient de flirter à la limite de sa mémoire. 

 

Il devait se rappeler mieux que ça.

 Il arriva au pied de l'immeuble. Il leva la tête. Sirius n'avait pas erré sans but. Il était de retour chez Shirley, la femme qui l’avait accueilli. Il entra et frappa à la porte de l’appartement, la tête brouillée.

 

Tu es de retour ? lança-t’elle sans paraître étonnée après lui avoir ouvert la porte. Quand même !

 

Il commença à grommeler une idiotie, faillit tourner les talons  mais il se rappela que Shirley lui avait proposé son aide, spontanément, sans rien demander en retour. Il se reprit :

 

Désolé. J'étais dans le quartier et ....me voici, marmonna-t’il. Il se fit l’effet d’être un parfait salaud en revenant sans plus de façons. Et il réalisa que ce n'était pas la première fois qu'il agissait ainsi. Il se dit qu’ il avait fait pire, bien pire ! Un tourbillon le saisit. Il se retint au linteau de la porte, pris de vertiges.

 

Mais, chéri, ça ne va pas ? Tu es souffrant, entre…

 

Des paroles sifflèrent alors dans l'esprit de Sirius. Terribles. Accusatrices. Ce n’était pas du tout la voix d’Abby, cette fois.

 

" File, va-t'en, dégage, Sirius Black, c'est ça, fuis donc comme le lâche que tu as toujours été ! Le pire salaud de la Terre ! C'est la dernière fois que je te fais entrer chez moi, dans mon lit, dans ma vie ! Fous le camp ! C'est tout ce que tu sais faire ! Revenir ici ! Tu m'as plantée seule !" 
Un long sanglot retentissait à ses oreilles,  tintait dans sa tête. 

 

Oh, non, Kemmy ! Balbutia Sirius en se tenant les tempes. La nausée monta en lui. Il se précipita dans la pièce, égaré. Kemmy Dale, tu as bien existé ! Mais que t’ai-je fait ? Ma meilleure amie ! 

 

 

 

 

 

 

 

 

1. Kemmy Dale

 

2. Abigail Dittany

 

3. London calling 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



04/10/2017
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