A.Aleya

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Annulez les fêtes de Noël ! - part.1 à 3

 

L'année dernière, je vous avais proposé un conte de Noël version Harry Potter mettant en scène le professeur de Potions, Severus Snape/Rogue et Harry. 
Cette année, suite à un bref sondage sur Wattpad, j'ai fini par céder et par réfléchir à une petite histoire un brin farfelue.  Et voici le début d'un bref conte de Noël reprenant le professeur Rogue, Remus Lupin, et un spectacle inattendu  ! 

Mais je n'en dis pas plus...

Le titre s'inspire de la célèbre réplique du Shérif de Nottingham dans Robin des Bois, prince des voleurs (1991) joué par Alan Rickman en personne : " And call off Christmas ! "

 


 

 

 

1 – Le professeur rageur

(Another brick in the wall - Pink Floyd)

 

– Que Merlin me trifouille ! Jura Rogue entre ses dents, en froissant le morceau de parchemin. Il jeta un coup d’oeil par dessus son épaule : il ne s’était pas exprimé à voix suffisamment forte pour que les crétins trop curieux qui composaient sa classe lui témoignent de l’intérêt. Tant mieux ! Au fil des années, les élèves étaient de plus en plus calamiteux : nuls en potions, persuadés qu’il fallait agiter leurs baguettes dans tous les sens comme des prestidigitateurs moldus pour exercer la magie. Ah, ça, Rogue n’avait pas de chance, décidément ! Malgré son insistance, le directeur ne lui confiait toujours pas le poste de professeur des Défenses contre les Forces du Mal. Pire : cette année, pour remplir la fonction, Dumbledore avait été dégoter un hurluberlu que Severus connaissait bien : le loup-garou Remus Lupin. Vraiment, on aurait tout vu ! Glisser un loup parmi ces jeunes agneaux, c’était de l’inconscience pure et simple ! Severus n’avait pas manqué de faire connaître son opinion au professeur Dumbledore mais, comme à son habitude, Albus s’était contenté de sourire dans sa barbe. Parfois Severus pensait que le vieux directeur était de plus en plus zinzin !

 

   Mais cette fois, Dumbledore dépassait les bornes. Il venait d’envoyer un message au professeur de Potions lui demandant expressément de rester à Poudlard pour les fêtes de fin d’année, sous prétexte qu’il avait besoin de lui pour s’occuper des élèves suite à des absences imprévues de certains professeurs. Mais, par dessus tout, il comptait sur lui et sa dextérité dans le préparation de la potion Tue-Loup pour le professeur Lupin. En effet, la pleine lune tomberait pile pour les fêtes et le seul moyen de neutraliser les pulsions de loup-garous résidait dans la concoction de la potion Tue-Loup que, comme par hasard, seul Rogue savait préparer ici, à Poudlard.

  «  Je me fie à votre expertise, Severus, dans la préparation de la potion Tue-Loup. Vous comprendrez qu’avec "le souci" de votre ancien camarade, vous êtes le plus à même de lui apporter le remède qu’il ne peut se procurer. Je compte sur votre empathie en cette fin d’année, Severus et sur votre fibre humaniste qui, bien que souvent cachée par vos soins, n’a pas manqué de se manifester ces dernières années. Je vous remercie d’avance, Severus, et me réjouis de vous compter parmi nous pour ces fêtes de Noël, cette année, à Poudlard. Albus »

 

   Telle était la teneur de la missive. Et l’origine de la bouffée de mauvaise humeur qui avait envahi le maître des Potions. Il inspira un long coup. Il devait se calmer. Il ne pouvait pas se laisser emporter par l’émotion, ici, en plein cours. Il inspira, expira. Il pouvait se calmer. Il pensa y arriver lorsqu’une odeur infecte d’oeufs pourris envahit la classe. Aussitôt, les bavardages se firent plus fort. Des exclamations et des protestations s’ élevèrent.

   Rogue se leva brusquement, repoussa en arrière sa chaise et descendit de l’estrade en faisant voler sa robe de sorcier autour de lui. Les élèves se poussèrent du coude, craignant la fureur de leur professeur. En quelques enjambées, Severus Rogue fut à côté des coupables. Il leva sa baguette et fit disparaître le contenu du chaudron nauséabond ; puis il se tourna vers les deux garçons qui avaient pris un air piteux.

– Je ne suis pas surpris ! Monsieur Londubat et monsieur Potter ! Le duo crétin ! J’aurais dû me douter que vous ne feriez rien de bon en travaillant ensemble ! Vous êtes décidément des calamités !

   D’un autre coup sec de sa baguette, il ouvrit les fenêtres de la salle de classe, faisant entrer l’air. La pièce avait beau se situer dans la partie basse de l’école, il valait mieux respirer l’odeur de l’eau croupie des anciennes douves que la pestilence produite par ces deux incapables.

– La classe est terminée, nettoyez vos chaudrons et sortez en silence ! Lança le professeur. Vous, Londubat et Potter, votre travail ne mérite aucune note ! De plus, vous devrez me rendre un devoir sur les propriétés du souffre et de la bave de dragon pour la rentrée ! Je serai intraitable sur la qualité du devoir !

- Mais monsieur, ce sont les vacances... Et nous avons déjà beaucoup de devoirs …, osa protester le jeune Potter.

    Severus le fusilla du regard. Ce gamin était d’une arrogance ! Dire qu’il avait dû supporter sa présence lors des fêtes de Noël de l’an dernier ! Et chez lui, en plus ! Le jeune Potter s ‘était encore trouvé pris dans une histoire abracadabrante qui l’avait conduit sur le pas de la porte de la demeure de Severus, à Carbone-les-Mines.

    Et cette année, c’était lui, Severus, qui devrait rester à Poudlard, alors qu’il comptait initialement rentrer chez lui, passer du temps à confectionner des petits plats dont il avait le secret  avant de se rendre à Londres. Mais non, il allait devoir rester dans cette école pour surveiller de jeunes imbéciles de la trempe de Potter ! Tout cela parce que certains professeurs avaient d’autres plans ! Tout cela parce que Lupin avait besoin de sa potion …

   Dumbledore avait annoncé que le professeur Vector devait rejoindre son époux tandis que Aurora Sinistra était appelée en urgence pour un problème familial.

    Un souci familial ! Vraiment …. Severus enrageait en y pensant à nouveau. Il sortit de la salle en faisant claquer avec fracas la lourde porte de bois de la salle de classe. Elle craqua de façon sinistre en se refermant derrière lui. Mais Rogue n’y prêta pas attention.  Il avait l’intention de protester une fois de plus auprès de Dumbledore.

    Une urgence familiale ! Et lui, alors ? Il n’en avait pas ? Il avait prévu de passer quelques jours à Londres avec sa mère, Eileen, de passage dans le pays. Il y avait longtemps qu’il ne l’avait vue. Eileen s’était exilée depuis de longues années, se consacrant à l’entraînement des équipes de Bavboules dans le monde entier. Elle était devenue une sommité des bavboules mais beaucoup de sorciers ignoraient qu’Eileen Prince était la mère du maître des potions.

   Rogue continua sur sa lancée, furibond. Il s’engouffra dans les différents corridors en continuant de marmonner sans prêter attention à ceux qu’il croisait.

   Le professeur Vector et son mari ! La belle histoire ! Septima Vector était une femme arrogante et maniérée que Rogue ne supportait pas. Il estimait à peine plus Aurora Sinistra, toujours prête à se plaindre. Encore une enfant gâtée qui était née dans un chaudron d’argent ! Elle n’avait sûrement pas connu les mêmes difficultés que Severus : les fins de mois difficiles, la faim au ventre, les vêtements de seconde ou de troisième main. La vie avait été douce, visiblement, pour Septima qui se vantait de sa grande demeure familiale ainsi que de sa villa de vacances en bord de mer. Son époux occupait un poste important au Ministère de la Magie que l’enseignante ne cessait de citer. Insupportable bonne femme ! D’ailleurs, elle ne faisait pas l’unanimité parmi les professeurs et ne fréquentait guère que Mme.Sinistra et Mme.Burbage, une autre évaporée qui prétendait enseigner l’étude des Moldus, pour ce qu’elle en connaissait !

   Pris dans le tourbillon de ses pensées, Rogue tourna au coin d’un couloir et faillit rentrer tête baissée dans le professeur Lupin. Celui-ci esquiva la collision habilement et fit :

– Et bien, Severus, dans la lune ?

– Oh, très fin venant de toi, Lupin ! Toujours le mot pour rire, hein ! 

 

 

 

2- Une réunion d’anciens élèves

(School - Supertramp)

 

 

 

 

Les deux sorciers restèrent plantés au milieu du couloir à se dévisager. Deux professeurs, mais aussi deux anciens élèves qui avaient été en cours en même temps – et qui n’avaient jamais été amis.

 

Lupin était très pâle. Il portait une vieille robe de sorcier rapiécée par endroits, qu’il tâchait de dissimuler sous une cape en tweed un peu terne. Ses cheveux châtains paraissaient manquer de couleur et d’énergie avec plusieurs mèches très blanches, sur le devant et sur les tempes. A trente-trois ans, Remus John Lupin paraissait beaucoup plus âgé. Ses traits étaient fortement accusés, de fines cicatrices barrant son front et l’un de ses sourcils. Seules ses pupilles d’une couleur proche de l’ambre témoignait d’une grandeur d’âme, d’une certaine douceur mais aussi d’une grande détermination.

 

Car la vie n’avait pas été aisée non plus pour Lupin : mordu très jeune par le loup-garou fanatique Fenrir Greyback, il avait dû supporter mois après mois, année après année, les souffrances de la transformation. Il avait eu la chance d’avoir été accepté à Poudlard, en même temps que les jeunes sorciers de son âge, grâce à l’habileté d’Albus Dumbledore et à la complicité de l’équipe des professeurs. Sa scolarité avait été l’une des périodes les plus merveilleuses de sa vie puisqu’il s’était fait des amis loyaux. Mais la première guerre contre Voldemort les avait tous gravement affectés : certains étaient morts, d’autres comme Sirius, avait trahi et était emprisonné à vie à Azkaban. Remus s’était à nouveau retrouvé seul et avait essayé de se débrouiller ; malgré ses compétences et son expertise dans l’art de la lutte contre les forces du mal, il avait toujours de la peine à garder un travail. Les sorciers avaient de forts préjugés contre les loups-garous ou toutes les sortes de créatures maudites. Aussi Remus se retrouvait-il souvent sans emploi, dénigré par les autres sorciers. Il n’était pas bon être un chômeur lycanthrope dans le monde des sorciers.

 

C’était avec joie que Remus avait accepté le poste vacant de professeur de défense contre les forces du Mal à Poudlard que lui avait offert Dumbledore. Et avec la potion Tue-Loup, il pouvait supporter la période de la pleine lune, en restant dans sa chambre, docile et inoffensif. Au moins ne souffrait-il plus lors de la transformation qui déchirait son corps, qui annihilait son esprit.

 

Néanmoins, il avait toujours de la peine à trouver un rythme de vie « normal ». Il se sentait souvent plus affligé et plus nostalgique que les sorciers de son âge. Il voyait les autres se mettre en couple, fonder une famille . C’était absolument hors de question, pour sa part. Il se sentait horrifié à la pensée d’engendrer des enfants qui pourraient devenir eux-mêmes de dangereux loups-garous. Non, mieux valait qu’il reste dans son coin.

 

De même que Severus Rogue, il avait été bon élève et avait gardé une longue habitude de lecture. Mais il avait aussi un autre hobby : il jouait de plusieurs instruments et avait développé un goût pour la pop-rock moldue. C’était grâce à son amitié avec Sirius Black qu’il avait appris à découvrir des groupes moldus. Pendant quelques temps, Sirius, plus à l’aise financièrement, avait hébergé Remus. Et même s’ils luttaient tous les deux âprement contre les Mange-Morts, ils se relaxaient en passant du temps parmi des gens qui n’étaient pas des sorciers.

 

Depuis qu’il habitait au château de Poudlard, Remus avait eu rarement l’occasion de jouer de la musique. Il craignait les moqueries de certains professeurs ; comme le professeur Rogue, par exemple. Remus n’avait jamais ressenti la même animosité envers Rogue que ses amis Sirius et James. Il savait que Rogue avait aussi eu une enfance un peu rude, dans un foyer qui ne roulait pas sur les gallions.

 

Severus semblait toujours garder de l’amertume envers les Maraudeurs, même s’il ne restait rien du groupe d’amis. Et puisqu’il ne pouvait plus s’en prendre à James Potter, ni même à Sirius Black, il avait tendance à reporter sa rancoeur sur Lupin. Remus tentait de prendre sur lui et de se montrer d’humeur égale, mais face à un Rogue cynique et venimeux, il devait faire un effort supplémentaire pour ne pas exploser parfois. Et cela n’aurait pas été la bonne solution, en effet : seul Rogue savait préparer la potion Tue-Loup. Aussi Remus tenta-t’il de se contenir  en adoptant une attitude calme.

 

– Je venais justement te voir, Severus. J’ai appris que tu restais ici pour les vacances de Noël et je sais …

 

– ...que tu en es la cause, en grande partie, Remus, fit remarquer Rogue d’un ton grinçant. Mais ne t’en fais pas, je serai bien présent pour ta potion, si c’est cela qui t’inquiète .J’ai donné ma parole.

 

Voyant la longue figure de Severus se faire plus dure encore, Lupin tenta :

 

– Je t’en suis infiniment reconnaissant. Les fêtes seront peut-être agréables, ici, avec…

 

Mais Rogue l’interrompit rudement :

 

– N’essaie pas de m’amadouer, Lupin ! J’avais d’autres projets mais, entre toi, ton problème lunaire et ces professeurs qui se permettent de manquer à l’appel, j’ai été obligé de tout changer !

 

Le ton n’était pas simplement agressif ; il contenait une profonde tristesse. Remus en fut touché, devinant que son ancien camarade dissimulait ses émotions véritables.

 

– Je suis navré, Severus… Mais Dumbledore a besoin de nous ici, avec les absences d’Aurora et Septima. Charity est aussi obligée de rentrer chez elle…

 

– Quoi ? Glapit le maître de Potions en se rapprochant brusquement.

 

Remus recula instinctivement, voyant que Rogue avait saisi sa baguette.

 

– Je viens de l’apprendre à l’instant. Un souci…

 

– ...familial, évidemment ! Jeta Rogue, mauvais. A croire que seules ces idiotes ont des familles !

 

Lupin fronça les sourcils . Que lui cachait le professeur de potions ? Remus avait toujours pensé que Severus avait perdu ses deux parents et n’ayant ni frères, ni sœurs, il se retrouvait à peu près aussi seul que lui, Lupin . Mais sans doute se trompait-il…

 

Il osa :

 

– Tu peux sûrement trouver un arrangement avec le directeur, si tu as quelque chose de prévu… Je suis sûr que…

 

– Dumbledore ? Un arrangement ? Plutôt aller passer Noël avec des goules et des harpies, oui ! Cracha le professeur de potions en jetant un regard plus noir que jamais à Lupin. Puis il fit voler sa grande cape noire et fila dans le couloir à grands pas. Lupin resta seul au milieu du couloir, sans savoir exactement ce qui venait de se passer. Au bout d’un moment, il reprit ses esprits et se mot en marche. Il avait une idée en tête qu’il espérait pouvoir mettre en pratique.

 

– Et bien, fit-il à mi-voix en se caressant le menton, on ne peut pas dire que cette réunion d’anciens élèves soit une parfaite réussite, jusqu’ici…

 

 

 

 

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3- Réclamations à tous les étages

( School’s out - Alice Cooper)

 

 

 

 

Albus Dumbledore arpentait son bureau comme il en avait souvent l’habitude. Il conseillait même aux professeurs de Poudlard de faire de même quand ils étaient à court d’idées pour leurs cours – ou à bout de nerfs avec les élèves.

 

«  Vous verrez, cela apaise considérablement l’esprit ! » ne manquait-il pas d’ajouter à chaque fois. Mais jusque là, il ne pouvait pas dire qu’il avait été imité.

 

Ce jour-là, Dumbledore avait plusieurs soucis en tête : il avait été sollicité par les membres du conseil d’administration de l’école qui venaient de porter l’affaire « hippogriffe » devant la Commission d’Examen des Créatures Dangereuses suite à la plainte de Lucius Malfoy. Il prétextait que son fils Drago avait été sauvagement attaqué durant le cours du professeur Hagrid par un animal forcené. En tant que directeur de Poudlard, Albus Dumbledore se devait d’écouter le conseil et de ne pas prendre parti en aucun cas.

 

Mais ce n’était pas la seule préoccupation du directeur : l’évasion de Sirius Black restait une priorité. Beaucoup craignaient que le prisonnier évadé ne s’en prenne au jeune Harry Potter, le seul survivant de la famille Potter que Black avait contribué à faire assassiner. Afin de doubler les protections de manière discrète autour d’Harry, Dumbledore avait demandé aux professeurs les plus talentueux de rester au Château durant les congés de Noël. Ainsi, il s’était assuré de la présence du professeur Flitwick, de Minerva McGonagall mais aussi du professeur Rogue et de Remus Lupin. Même si Lupin risquait de passer quelques jours alité à cause de la pleine lune qui aurait lieu le jour de Noël, il serait sur pied rapidement et constituait un allié précieux si jamais Black osait montrer le bout du nez.

 

D’un autre côté, il avait habilement manoeuvré pour écarter les professeurs Sinistra, Burbage et Vector qui, bien que fort douées dans leurs domaines, ne s’étaient jamais montrées brillantes dans les sorts de défense. Dumbledore refit le tour de la pièce, levant la tête de temps en temps vers Fumseck. Il s’arrêta un instant, sifflota le début de l’air de Kleinzach. Il avait cru entendre un bruit de pas dans l’escalier qui menait à son bureau.

 

Après quelques minutes, ne voyant rien venir, il reprit sa déambulation. Rien n’était jamais simple quand vous dirigiez une équipe de professeurs aussi disparates : Sybille Trelawney s’était plainte de ne pas pouvoir quitter l’Ecole alors que des amies à elle l’avaient invitée à une fête des voyantes pour Noël. Néanmoins, Dumbledore avait insisté : non qu’il eût besoin de la professeure de divination mais il ne pouvait pas la laisser s’éloigner et commettre des bévues alors que Black était dans la nature et que Sybille détenait l’un des secrets les mieux protégés au sujet d’Harry Potter.

 

Et puis, il y avait Rogue. Rogue et Lupin. Deux anciens élèves de Dumbledore. Il se souvenait encore d’eux alors qu’ils allaient intégrer l’école. Severus était issu d’un couple mixte, une famille désunie vivant dans la triste ville de Carbone-les-Mines. Dépourvu de richesses, mais déjà extrêmement talentueux, il a avait été admis à Serpentard – même si Gryffondor lui aurait aussi bien convenu…

 

Quant à Remus, il avait bien failli ne jamais être scolarisé. Sa lycanthropie semblait un obstacle insurmontable. Mais Dumbledore n’avait pas baissé les bras. Il avait bien fait : Remus s’était montré un sorcier brillant.

 

Deux personnalités qui avaient emprunté des chemins bien différents mais qui, si on prenait le temps d’y réfléchir, n’était guère éloignées ; Severus était appliqué et persévérant et, même s’il pouvait se montrer colérique, il était un des meilleurs sorciers que Dumbledore avait eu la chance de former. Remus, lui, était d’un tempérament calme, parfois même un peu timide. Il s’était épanoui à l’Ecole grâce à ses amis, James, Peter et Sirius .

 

Et aujourd’hui, Remus et Severus étaient professeurs, Sirius, prisonnier en cavale. Peter et James n’étaient plus.

 

Face à ces souvenirs douloureux, Dumbledore resta immobile un instant, caressant sa longue barbe argentée. Il avait déjà perdu trop d’être chers, il ne pouvait pas se permettre d’en laisser d’autres se faire tuer. Il devait protéger Harry Potter. Il en était encore là dans ses pensées quand on toqua furieusement à la porte.

 

Il soupira en lançant un regard complice au phénix sur son perchoir :

 

As expected… Est-ce Lupin ou Severus, à ton avis, Fumseck ? Allons, prépare-toi à entendre leurs doléances, mon bon...

 

Il se dirigea vers son grand fauteuil en chantonnant les paroles de l’air d’Hoffmann :

 

 

« Il était une fois à la cour d'Eisenach
Un petit avorton qui se nommait Kleinzach
Il était coiffé d'un colbac
Et ses jambes, ses jambes faisaient clic clac
Clic clac, clic clac, voilà, voilà Kleinzach »

 


 

 

 

 

 



07/12/2018
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