La route au tabac - Erskine Caldwell
Dieu a peut-être bien voulu que les choses soient ainsi, dit Jeeter. Il en sait peut-être plus long que nous autres, mortels. Dieu est un vieux malin. On peut pas le rouler, Lui ! Il s’occupe de petits détails que les simples mortels ne remarquent même pas. C’est pour ça que j’veux pas quitter ma terre pour aller à Augusta vivre dans une de leurs sacrées filatures. Il m’a mis ici, et Il ne m’a jamais dit de m’en aller vivre ailleurs.Vendue à plus de trois millions d’exemplaires, traduite en une quinzaine de langues, portée à l’écran par John Ford en 1941, pièce de théâtre à succès, La Route au tabac est le plus grand triomphe d’Erskine Caldwell.
Dans ce roman paru en 1932 aux États-Unis et en 1947 chez Gallimard, l’auteur, fidèle à sa tradition, dépeint le Sud des petits Blancs dans sa réalité la plus crue, et nous livre la radiographie d’une époque, celle de la Grande Dépression, où la faim détruit corps et esprits.Un immense classique de la littérature américaine à redécouvrir
En Georgie, pendant la Grande Dépression, les aventures de la famille Lester sur la route au tabac, ravagée par la faim et la misère…
Lov Bensey, un sac de navets sur le dos, s’en retournait chez lui. Il avançait péniblement sur la route au tabac, les pieds dans l’épaisse couche de sable blanc où les pluies avaient creusé de profondes ornières. Ce sac de navets lui avait coûté bien de la peine. Il fallait longtemps pour aller à Fuller et en revenir, et le trajet était fatigant.
La veille, Lov avait entendu dire qu’un homme y vendait des navets d’hiver à cinquante cents le boisseau. Et il était parti de bon matin, avec un demi-dollar en poche, pour en acheter. Il avait déjà fait sept milles et demi, et il en avait encore un et demi à faire avant d’arriver au dépôt de charbon où il habitait.
Debout dans la cour, quatre ou cinq membres de la famille Lester regardèrent Lov qui, s’arrêtant devant la maison, posait son sac par terre. Ils surveillaient Lov depuis la minute où ils l’avaient aperçu, une heure plus tôt, sur la dune, à deux milles de chez eux. Et maintenant qu’il se trouvait à leur portée, ils allaient l’empêcher de porter ses navets plus loin.
Caldwell, on le connaît peu par ici et si on le lit, c’est pour: « Le petit Arpent du bon Dieu ».
La misère est omniprésente de même que le drame; pourtant, le comique est toujours sous-jacent (répétition des situations).
C’est un roman étonnant, à lire, vraiment.
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