A.Aleya

A.Aleya

Petit prince sombre

Dernière vision

La scène au-dessus du regard. 

C'est pour ça qu'on est ici ce soir, pour se rouler d'aise dans un spectacle, comme un chat dans une flaque de lumière. Un bruit de basse coincé dans l'oreille. 

Ses cheveux valsent vers le sol, au rythme de la voix. Il bascule un peu plus à chaque nouveau couplet.

L'ombre derrière lui.

Je la vois, je fais plus que la deviner.

C'est un reflet, flou, de tristesse.

Encore un geste et je saurai.

Toucher le son du bout des doigts.

La même danse explose, ici, sous les lumières. Inerte sur fond noir, la silhouette est réelle. L'air doux et chaud se fait animal. La foule étire ses tentacules aussi loin qu'elle peut, remue tout son squelette. Et résonnent. Résonnent des cris.

La détresse en panoplie.

Je ne sais plus où je vais.

Tout est trop bleu, bleu d'une veine douce, turquoise légèrement. Comme des yeux lointains, brumeux et flottants.

Je veux prolonger le fil.

 

 Par terre, comme une poussière, il chahute, hésite et coule. Sur chaque battement de coeur....
Le rythme éternue. Son image clapote sans heurts, choque les âmes, afflige les rêves.

Assis, là, quelque part, son chemin clair-obscur, il bouge au ralenti.


Et nous sommes tous debout, peinés, les corps qui cognent, les membres qui s'engourdissent, tous fous et incrédules.

 Je m'approche et je brise un peu de cette bulle de silence.
Puis tout s'éteint. La mémoire est avalée, captivée par d'autres rayonnements.

Seuls les sons le distrayaient de son ennui.

Seule sa présence, le sentiment de son existence demeure aujourd'hui.

 

Depuis ce vendredi.

 

 

 

 

 

 

 



 

 

-2-

 

Ton absence est si trouble

que ma vision se dédouble.

Même les coeurs en oublient
l'artifice des nuits.

 

Choisis l'image qui t'arrange,
ton propre quartier d'orange,
si  la photo est claire,
les ailes te démangent.

 

C'est ton âme-papillon 

qui aspire  aux saisons,

aux jours beaucoup plus longs,

Elle joue avec le temps

d'un ciel bleu palpitant.

 

La courbe d'une virgule
se tient nette sur ta peau.

Tu regardes de ta bulle

les vies, les idéaux.

 

Ephémère animal,

tu recherches l'essentiel.

Pas une vie rouge pâle, 

sous une clarté de miel.

Alors, 

Tu t'envoles en soirée,  

 

S'en aller,

s'en aller!
pourvu qu'on ait des ailes.

 

Une fois avalé
par le grand vent du ciel,

l'ange qui va passer,

c'est toi avec des ailes.

 

Pour ne pas oublier l'instant ,

notre envie d'éternel.

Le frère de coeur brisé,

les coteaux verts d' été

même les tristes journées

 tendresse inavouée.

 

Quand un bout de ce monde
veut nous rabattre au sol,

on se perd dans l'envol.

 

Rage, fureur et détresse

dans un regard de porcelaine.

Ce petit prince de tristesse
 s'en va sans haine

comme d'autres semer des cailloux

 vers l'invisible ailleurs...

Toujours unis, vers...

 

 

 

PETIT PRINCE SOMBRE

 

 

 

Leya 1994

- en souvenir de Kurt Cobain 

 

Mis en ligne le 20 février 2017 (Kurt Cobain aurait eu 50 ans)

 



20/02/2017
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Littérature & Poésie pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 12 autres membres