A.Aleya

A.Aleya

Pour te perdre un peu moins - Martin Diwo

Je remercie les Editions PLON pour cette lecture

 

 

 

Un garçon, une fille, une histoire universelle. Ils s'aiment, se déchirent, elle s'en va. Lui s'écroule. La jeunesse et l'innocence avec. Un roman qui frappe, âpre, enlevé, emporté, qui ne s'oublie pas. Une signature, une écriture, une voix, une époque, une génération.
« Pendant un temps, tout reste normal. On saute et on rebondit, on s'élance et on atterrit, pourtant la fin est proche, très proche. Lorsqu'on en prend conscience, qu'on réalise que l'on ne saute plus aussi haut qu'avant et qu'on peine à atteindre les sommets que l'on caressait du bout des doigts en se hissant sur la pointe des pieds, il est déjà trop tard. Le fil se détache, et il faudrait courir s'agripper là ou on le peut, mais on ne le fait pas, et on s'élance, certain que tout va rentrer dans l'ordre. La chute n'en est que plus douloureuse. Mort d'inquiétude à l'idée de heurter le sol qui, seconde après seconde, se rapproche, on hurle, on se débat, et plein d'espoir, on attrape le fil encore pendu à notre coeur, mais ce fil, ah ! ce fil, il n'est plus relié à rien. 

 

 

 


 

 
Ma lecture: 
 
 C'est une histoire d'amour. Mais c'est aussi son autopsie. Puisque la relation des deux jeunes gens vient de se terminer quand l'auteur entame son récit. Et, ainsi,  nous allons pas à pas, suivant un mode souvent descriptif et incroyablement visuel (plans de cinéma), entrer dans cet amour qui n'est plus - ou du moins, qui se meurt.
  Martin Diwo a bâti un étonnant collage, en jouant avec les atmosphères, les mots, les titres (belles références cinématographiques). Il s'insinue dans la peau, les émotions , les souvenirs de son personnage masculin en proie à un chagrin d'amour qui le submerge, nous entraînant dans une frénésie de mots, de juxtapositions, d'envolées, d'images, jusqu'à l'écoeurement parfois.
C'est parfois très beau (j'ai pensé au Solal de Cohen dans "Belle du Seigneur", rien que ça), parfois  un peu long; peut-être quelques légères erreurs de jeunesse à trop vouloir manier la langue, mais on pardonnera facilement tant la volonté d'insuffler de la vie, du style est jubilatoire.
Histoire déconstruite, ce premier roman pourra parfois en déconcerter quelques uns. Mais le résultat est là: splendide.
 
C'est un livre que je recommande :
- pour l'amour des mots
- pour ce côté visuel 
- pour tous/toutes ceux/celles qui ont vécu un chagrin d'amour
- pour ceux/celles qui ont envie de lire différemment
 
 
 Ma note :4/5 (avec un petit coup de coeur)
 
 
 
 

 

" Vous avez peur ? 
– Oui. Peur de l’après. Peur, parce que mettre le mot fin à ce livre, c’est mettre le mot « fin » à notre histoire. Aujourd’hui, Elle existe grâce à l’écriture, mais après ? Après, Elle n’existera plus et ça, je ne sais pas si je suis capable de le supporter. 
– N’avez-vous pas envie qu’il soit lu ? 
– Vous savez quoi ? Je l’ignore. Enfin, il faudrait déjà que je le termine. Je ne sais pas si j’ai le courage d’écrire certaines choses. Celles que je vous confie par exemple. A vous, je peux les dire, mais au lecteur ? Nos conversations sont quand même très personnelles, non ? Et puis le but du livre n’est pas de déballer mes sentiments, c’est un roman, vous savez ? Enfin… un roman… en réalité c’est un double meurtre, un cri. 
– Et ce cri, n’est-ce pas pour être entendu que vous l’avez poussé ? 
– Ok je vois où vous voulez en venir. Vous pensez que j’ai écrit ce livre pour la faire revenir, c’est ça ? » 

 
Publication 

 

 

Martin Diwo, 26 ans, vit à Paris. Étudiant en Droit le jour, auteur et musicien. 
 
 

 

 
 



 



10/08/2017
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