A.Aleya

Assis sur le haut tabouret, je voyais tes cheveux cascader dans la lumière. Centrée sur toi. Le satin rayonnait en halo de douceur séducteur dans tes gestes. Tes lèvres devaient être peintes si nettement que le tracé du pinceau rouge avoisinait celui d'une geisha d'estampe.

Parfaite image des années vingt.

L'âme s'élevait au cœur de ta voix. Subjuguant les oreilles et les cœurs.

Les yeux presque clos, je ne pouvais me détacher de la vision de ton geste répétitif : ta main droite jouant et cherchant frénétiquement ta bague passée à l'annulaire gauche.

Ton chant clair et  à la limite de la fêlure parfois me fracassait d'émotion.
O sœur, autre part de moi-même, parmi les mêmes rages, les mêmes luttes et les mêmes paradoxes, serais-tu la seule à me comprendre ?

Parfois, dans l'éclair vert de ton regard si semblable au mien, j'y ai retrouvé les mêmes interrogations. Sur le point de se briser.

J'ai fermé les yeux et je t'ai écoutée jusqu'au bout.
Une seule larme a coulé le long de ma joue.

Leya- 10/11/08

(Martha Wainwright sur scène devant son frère Rufus .....voilà l'inspiration)

Photo:Rufus Wainwright