A.Aleya

A.Aleya

La furie au matin

Ils essuient leur peau, comme des félins,
Les habitués de fin de chagrin, 

les démons qui espionnent

les succubes de Lilith se passionnent. 

Une lueur rouge passe la porte.
Et sous les paupières closes
Veillent d’autres choses
d'une toute autre sorte

 

C'est presque l'heure

au jardin

de pierres

l'étoile du Matin éclaire 

les frayeurs

chasse les terreurs 

 

 

Soudain : le plafond de se brise et 

 

le ciel de Mars -- 
ou la Furie majeure -- 
Charrie les glaces
Vers l'aube d’une seule heure
Est-ce la première,
La plus exquise, ou la dernière ? 
La délicieuse, la périlleuse, 

la seconde oiseuse... 

 

 " Toutes blessent, elle seule tue ", dit-il en souriant malignement, un verre à la main. Il a raison, évidemment. Il sait . Car il est malin. Très malin. 

 

Pendant ce temps, dans le fond, la bataille fait rage
Les cieux épiques tonnent et c'est l'orage. 

L’apogée d’une goutte tombée, c'est  la victoire assurée
La lame brille
Un instant
Puis tranche et vrille. 
Fureur, horreur, malheur ! 

 

 " Personne ne gagne à la guerre, mais tout le monde meurt " dit-il un peu blasé. Il se lève, se déplie plutôt de son fauteuil -- ou bien est-ce un trône ? 
Il a déjà tout vu, des millions de fois. 

Le lac est immobile
Large tranquille. Calme, presque. Paisible, semble-t'il. 
Tout demeure. 

En sulfure, en rupture
Retombent les restes
Et s’engloutissent les pestes.
La surface opaque
Luit comme une laque, 
belle et maudite.
La mare aux effrits
Inexorablement, repose au fond. 

 

" Toujours ce même spectacle, vous n'êtes guère originaux, mes chéris ", fait-il en haussant les sourcils. Il a une démarche fort élégante, quand même. 

Légers et fripons,
Sortent les petits démons.
En sautillant
Heureux du carnage,
Inconscient du saccage.
Telle est leur nature,
Volage et immature.
Comme des félins oublieux,
Les djinns  partent danser
Sans se soucier.

Les démones carnassières fourbissent leurs armes 

accueillent leurs cavalières. 

La parade peut commencer. 

Le grand carnaval. 

 

 

" Quel ennui que les Enfers ! " , soupire-t'il en se détournant. Il baille d'ennui, cherche une cigarette mais il n'y en a pas, ici. " Quelle poisse, quel enfer !". Il replie ses ailes. Car c'est un ange, évidemment. Un ange du matin. Mais un ange perfide. Un ange tombé. Un ange Malin. 

Le monde ici
Ou là
Est terrible. 
Subtiles sont les créatures
Qui s’accordent avec sa nature.

Ou superbes, ou sublimes

Ou cruelles.

Et il n'est pas pire qu'elles

ni que nous.

Il est juste lui.

Lucifer. 

Lui qui fut la lumière du matin. 

Ce qu'il s'ennuie dans l'enfer qu'est son éternité. 

 

 


LEYA @ 2016/2021

 

 

 


 

 




18/03/2021
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