A.Aleya

A.Aleya

Boca Raton

Boca Raton, la bouche du rat s’ouvre sur le littoral. Des palmiers se cherchent des excuses.

L’odeur du café à la cannelle s’insinue dès l’atterrissage. Miami. Orlando.

Affiner l’image.

La faire revivre au travers des trous d’une mémoire moqueuse – un court été en presque hiver.

Marcher dans une mer aussi claire qu’une illusion ; apercevoir de petits poissons pâles

entre les pattes des pélicans. Le long de la côte, essayer d’attraper des nuages invisibles.

Alligators et manatees.

 

Coral Gables et des places cubaines. Des épiceries espagnoles. Halls luxueux d’hôtels, derrière, des cours sales, des hommes moustachus nonchalants et un type bizarrement debout dans une benne à ordures. L’envers du décor en plein soleil sur Miami Beach.

 

La poussière et le vent, l’odeur des fleurs d’orangers, persistante hors de la climatisation de la voiture. L’angoisse à même le sol – l’étrangeté d’être où tout est si pareil aux films, à des milliers de  miles de…de quoi ?

Ici ou ailleurs, l’impression est la même.

 

Des paysages à ras de terre – des champs où brûlent des cultures d’ananas. L’horizon est partout, le ciel trop immense, si plat qu’on ne peut l’éviter. La chaleur est sur le dos
des toutes petites vaches noires en traversant la réserve indienne – vers Okeechobee

Lake. Un fou rire devant des indiens vendeurs de cigarettes du célèbre cow-boy
à prix cassés.

 

Kissimmee Road – au loin vers la mer. Les palaces roses, des maisons bonbons alignées

juste pour qu’on les filme au passage. Les jardiniers impeccables affairés à tondre au brin près vous grondent si vous tentez un arrêt. Ici, on passe, on circule, on va manger, on va à la banque, comme partout : en voiture.

 

Un luxe pamplemousse et cet accent du Sud qui semble toujours questionner, traîne sur
les syllabes. Des donuts au chocolat et des tonnes de jus d’orange 
pour se cramer la vue encore plus loin, vers Key West, 200 km de Cuba, là où les chats
d’Hemingway ont six orteils à chaque patte.

 

Fruits et tourisme de mer. Le paradis de cristal et corail en extension.

Le pain trempé à l’ail de la Casa de Pépé.

Rouge écrevisse, ma peau apprend le soleil quasi caribéen. Les flamboyants ne sont pas
en fleurs.

 

Comme n’importe quelle histoire qui s’éteint mais s’éternise, d’île en île, de pont en pont.
La Boca Del Raton : parfois, les rats, on ne les empoisonne pas, c’est juste qu’ils
se noient….
Ce rat avait la gueule de bois.

Avril 1995, Florida on my mind. Il neigeait sur l’aéroport de Paris C.D.G.

 

Leya @ Mars 1996 corrigé Oct.2007
En souvenir d’un séjour au sud de la Floride et de H.

photo:maison d'E.Hemingway



08/12/2007
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