A.Aleya

A.Aleya

Dehors, il pleut

Dehors, il pleut
Dehors, il fait rouge, dehors, il fait bleu.
Dehors, le monde bouge rien qu’un peu.
Et derrière les vitres brouillées,
elle s’est détournée,
la tête pleine d’envies, pleine d’aveux.


Alors rien d’autre à faire
que la souffrance à satisfaire

En déferlantes
d’ondes montantes
chaque jour
un peu plus lourd.


Et rien d’autre à dire
que le mal silencieux
que cet invisible insidieux.

Rien d'autre 

ni à dire ni à faire.

 

Elle aimerait expliquer
elle aimerait répliquer.
Elle est trop fatiguée,

lasse de lutter
contre des mots, contre des phrases,

des états, des jugements,
des erreurs, des coups, des terreurs
Usée et lassée de devoir se justifier.
Des années et des années,
à devoir les supporter, à devoir se supporter !

 

Elle n’y peut rien
s’ils ne comprennent pas
s’ils n’essaient même pas.

Elle s’en fout, elle s’en va

 


Non, elle reste là

 

Dehors, encore, il pleut
Il fait un peu plus sombre.

Et comme une ombre,
s’efface à peine
enfin
cette fine lame de douleur.

Dehors, il pleut.

Dedans, elle pleure.

 

 

 

2016

 

 

 

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14/05/2018
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